Cultionary

DURÉE

1 à 2 heures de cours

MATÉRIEL NÉCESSAIRE

• une liste de mots à dessiner
• feuilles de papier et stylos pour les dessins de groupe
• ruban adhésif ou punaises pour l’accrochage des dessins

DÉROULEMENT DE L’ACTIVITÉ

• Demandez aux élèves de former des équipes de trois ou quatre personnes.
• Dites aux équipes de prendre plusieurs feuilles de papier et un crayon et de s’asseoir quelque part dans la salle de classe, en étant légèrement isolées les unes des autres.
• Appelez un membre de chaque équipe et donnez-leur un mot.
• Dites-leur de retourner dans leur groupe et de dessiner ce mot ; les autres membres doivent essayer de deviner de quoi il s’agit.  Ils peuvent uniquement dessiner une image, sans chiffres ni mots ;  les drapeaux, monnaies et frontières de pays ne sont pas autorisées. Ils ne peuvent prendre la parole que pour confirmer la bonne réponse ; aucun mime n’est autorisé.
• Le reste de l’équipe doit uniquement deviner et ne peut poser aucune question.
• Lorsque le mot correct est deviné, l’équipe doit la crier.
• Écrivez le score sur un tableau ou un tableau-papier.
• Après chaque partie, demandez au dessinateur d’écrire leur mot sur leur dessin, même si celui-ci est incomplet. Le dessinateur ne peut ni continuer, ni modifier son dessin.
• Demandez ensuite aux équipes de choisir un autre membre du groupe qui prendra le rôle de dessinateur.  Assurez-vous que chaque participant a l’occasion de dessiner au moins une fois.
• A l’issue de l’exercice, demandez aux groupes d’accrocher leurs dessins, afin de pouvoir comparer les différentes interprétations et illustrations des mots.
• Lors du débriefing et de l’évaluation, posez les questions suivantes :

– Cette activité était-elle difficile ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi pas ?

– Observez les dessins sur les murs et comparez les différentes images et interprétations d’un même mot. Les images correspondent-elles à la réalité ?  Pourquoi le dessinateur ou la dessinatrice a-t-il/elle choisi certaines images en particulier ?

– D’où proviennent nos images et nos représentations ?  Sont-elles négatives ou positives ?  Quels effets pourraient-elles avoir sur nos relations avec les personnes concernées ?

RECOMMANDATIONS / CONSEILS

Gardez à l’esprit que certains participants pourront penser qu’ils ne savent pas dessiner et que cet exercice sera trop difficile pour eux.  Rassurez-les en leur expliquant que vous n’attendez pas d’eux qu’ils produisent des chefs-d’oeuvre, le but de l’exercice étant simplement de s’exprimer de manière créative et de représenter leurs idées sous forme d’image. Encouragez chaque participant à s’essayer au rôle de dessinateur.

Cette activité révèle assez rapidement les stéréotypes les plus récurrents que nous avons au sujet d’autrui, y compris au sujet des étrangers ou des personnes issues de groupes minoritaires.  Elle peut être créative et divertissante ;  toutefois, il est très important qu’elle ne se réduise pas au dessin, mais que le groupe ait également l’occasion de réfléchir aux risques contenus dans notre recours aux stéréotypes, ainsi qu’aux origines des représentations que nous avons d’autrui.

Nous avons tous besoin de stéréotypes pour entrer en relation avec le monde et avec les personnes autour de nous.  Chacun d’entre nous porte des stéréotypes ; ceci est non seulement inévitable mais aussi nécessaire.  Tout jugement sur les stéréotypes véhiculés par les élèves est donc à éviter.  Le débriefing et la discussion doivent souligner le fait que les stéréotypes sont simplement des images et des présuppositions qui sont souvent très peu en lien avec la réalité.  Le meilleur moyen de combattre les préjugés menant à la discrimination est d’être conscient des stéréotypes et des risques encourus lorsque l’on se repose sur eux.

Il est intéressant de noter que souvent, nous n’associons aucun stéréotype avec les personnes avec lesquelles nous avons peu de contact.  Demandez-vous par exemple quels sont les stéréotypes que vous associez avec une personne slovène, moldave, saint-marinaise ou bhoutanaise.  Nous tendons plutôt à dire dans ces cas que ce sont simplement « des gens bien ».  Pour cette raison, nous vous conseillons d’inclure dans votre liste de mots au moins un exemple de nationalité minoritaire dans votre pays et au moins un exemple de nationalité avec laquelle le groupe aura eu très peu ou aucun contact.  Discutez avec les participants des différences que vous observez entre ces stéréotypes, ainsi que des raisons possibles.

Un autre point important à soulever dans la discussion est l’origine même des stéréotypes.  Vous pouvez analyser le rôle des médias, de l’enseignement scolaire, de la famille et des pairs.

Les consignes ainsi que les suggestions de dessin doivent être adaptées au contexte national et culturel du groupe.  Les mots présents dans la liste ci-dessus sont de simples suggestions qu’il convient d’adapter.  Si vous décidez d’inclure des nationalités, il est important que les participants ne dessinent ni drapeaux ni symboles monétaires – cela serait trop facile !  D’autre part, afin d’empêcher les participants de deviner les mots à partir d’une séquence, il est important d’alterner les mots désignant des personnes issues de groupes minoritaires avec d’autres mots désignant des concepts, objets ou personnes sans lien avec le sujet.  Ceci contribuera à rendre l’exercice plus varié, compétitif et divertissant.

Suggestions de mots à dessiner :

racisme – différence – éducation – discrimination – antisémitisme – réfugié – conflit – européen – un citoyen (du pays dans lequel se déroule l’activité) – un paysan – la pauvreté – une personne musulmane – une personne homosexuelle – égalité – une personne séropositive – une personne rom – une personne japonaise – une personne russe – une personne africaine – droits de l’homme – médias – un touriste – un étranger – solidarité – une personne réfugiée – une personne aveugle – amour – une personne arabe – une personne moldave.

RÉFÉRENCES

“All different – All equal, Education Pack”, European Youth Centre, 1995